A$AP ROCKY SHOW

Petits Barons des Cévennes, Vicomtesses de Bretagne et les petits Marquis se prêtent, sans aucune escarmouche, à la fouille systématique de l’entrée rue de l’Université dans l’ancienne demeure de Karl Lagerfeld. La foule commence à frémir quand Rihanna, la nouvelle maîtresse de la mode accompagnée par le plus jeune fils du seigneur, arrive pour la collection de son ex-compagnon, Rocky, de la société d’A$AP.

Voici donc un mélange hasardeux et bruyant de l’américain qui pense que l’on fait de la mode en déchirant des t-shirts et en superposant plusieurs vêtements inspirés des clochards du Bronx. Casquettes à messages, sweat-shirts logotypés pour une mode qui nous donnerait presque mal à la tête. Après tout, cela fait quasiment une heure et demie qu’on est assis dans la torpeur d’un appartement haussmannien où beaucoup trop de monde s’est entassé comme des sardines pour un show au vitriol par un rappeur qui ferait mieux de chanter que de créer des vêtements.

Son œuvre est mauvaise, et il est un de ces malheureux dont on peut dire qu’il vaudrait mieux qu’ils ne fussent pas nés. Personne avant lui n’avait élevé un si haut tas d’immondices, et jamais homme n’avait fait un pareil effort pour avilir l’humanité. Mode, aux contours flous, d’un afro-européen, dossier sous le bras marqué « Don’t be Dumb », pour se foutre de nous en plus  ! Un nouveau venu qui représente le nouveau maître étalon de la mode, ce qui visiblement excite ma voisine qui pense que l’homme est une création du besoin et pas du désir.

« L’Orphée de la couture, collection post-moderne, » nous expliquent les attachées de peste, « dans un mouvement dit de déconstruction du classicisme ». Assis au premier rang, le jeune fil du seigneur dans une odeur de marijuana semble songeur, car la confrontation de deux mondes tellement hétérogènes provoque toujours un schisme.

FM.

Leave a comment